Lecture du livre de Zacharie le prophète (Za 2, 5-9.14-15a)

Moi, Zacharie,

je levai les yeux et voici ce que j’ai vu :

un homme qui tenait à la main une chaîne d’arpenteur.

Je lui demandai : « Où vas-tu ? »

Il me répondit : « Je vais mesurer Jérusalem, pour voir quelle est sa largeur et quelle est sa longueur. »

L’ange qui me parlait était en train de sortir, lorsqu’un autre ange sortit le rejoindre et lui dit :

Cours, et dis à ce jeune homme : Jérusalem doit rester une ville ouverte, à cause de la quantité d’hommes et de bétail

qui la peupleront.

Quant à moi, je serai pour elle – oracle du Seigneur –

une muraille de feu qui l’entoure, et je serai sa gloire au milieu d’elle.

Chante et réjouis-toi, fille de Sion ; voici que je viens, j’habiterai au milieu de toi – oracle du Seigneur.

Ce jour-là, des nations nombreuses s’attacheront au Seigneur ; elles seront pour moi un peuple, et j’habiterai au milieu de toi.

Alors tu sauras que le Seigneur de l’univers m’a envoyé vers toi.

 

Méditation : « Voici que je viens, j’habiterai au milieu de toi »

 Le prophète Zacharie se situe dans la période qui succède à l’exil d’Israël à Babylone. Le début du livre date de 520 avant J.-C., après le prophète Aggée, le premier après l’exil. Après la Consolation, voici la Restauration.

Il est donc question, dans ce texte du chapitre 2, de la reconstitution du Temple, mais aussi de Jérusalem, autant qu’on puisse pénétrer ces allusions parfois mystérieuses, il semble bien que le second ange, qui vient corriger le premier par l’entremise de Zacharie, semble opposer à une conception d’arpenteur, technique, une conception mystique : « Jérusalem doit rester une ville ouverte », une ville où le Seigneur habitera. Celle, aussi, où le Christ se rendra pour y mourir et y ressusciter.

Le nom de Jérusalem figure aussi dans le très beau psaume 137 (136). Il commence ainsi : « Au bord des fleuves de Babylone/ nous étions assis et pleurions, /nous souvenant de Sion. » C’était la période de l’exil. Il comporte ensuite le mot sublime : « Si je t’oublie, Jérusalem, que ma droite se dessèche. ! » Zekaryah (à l’origine du nom de Jérusalem) signifie en hébreu : « Yah se souvient. » ou « s’est souvenu ».

Eh bien ! Nous non plus, nous ne devons pas oublier Jérusalem, la ville d’abord, que l’on ne visite pas sans émotion, et notamment parce qu’elle est très belle, la ville entourée de murs, mais aussi de portes, et dont Zacharie annonce qu’elle ne doit pas être fermée.

Mais tirons-en aussi une leçon au nom de l’Église, notre Jérusalem universelle. Ce sont nos péchés qui la détruisent, il revient à la foi, à l’espérance et à la charité de la reconstruire inlassablement.

 

François Regnault, paroissien de Saint-Eustache